RAPPORT MORAL du président de l’AAMTDM

Gal_Tracqui

"En guise d'introduction je voudrais vous dire qu'après une année 2010 très difficile, la situation de notre association m'apparaît meilleure en ce début d'année qu'elle ne l'était l'an dernier à la même époque. Souvenez-vous de mon appel désespéré au recrutement de nouveaux membres du bureau, force de travail sans laquelle il n'est plus possible de remplir notre mission. Nous restions une poignée pour gérer cette association, ce qui m'avait obligé à renoncer à l'organisation d'activités traditionnelles comme l'animation du comité Bazeilles anciens lors des fêtes de Bazeilles, ou même à envisager de cesser l'organisation des conférences du CHETOM. Mais mon appel a été entendu puisque j'ai vu arriver, à quelques mois d'intervalle, deux camarades habitant Saint-Raphaël, parfaitement capables d'occuper les postes de 1er et 2e vice-président restés vacants, et dont les candidatures seront soumises à votre approbation un peu plus tard. Qui plus est, devant la situation, notre camarade le colonel Geollot est resté à son poste six mois de plus pour continuer à organiser les conférences.

En dépit de ce renfort immédiatement incorporé, nous n'avons pas été à même de réaliser complètement le programme ambitieux que nous nous étions fixé, notamment pour ce qui concerne l'amélioration de la sécurité du Musée. Je vous en rendrai compte plus loin. S'agissant de notre musée, sa situation m'apparaît stable avec autant de progrès que de difficultés :

  • En premier lieu son conservateur, le capitaine Warnant, a terminé et réussi son stage de conservateur de musée, au Louvre, dans le courant de l'année, ce qui lui permet de se consacrer pleinement à sa mission, mais en revanche des incertitudes planent encore sur la pérennité du poste de son adjoint, le lieutenant Bodart, et j'ai eu confirmation le 20 soir de la suppression d'un poste de personnel civil au cours de cette année. Il s'agit de madame Ségura qui fournit un important travail d'accueil du public et de promotion du musée et gère de surcroît la boutique. Son départ, conséquence directe de la création de la base de défense de Draguignan, va laisser un grand vide et amener notre association à participer à la réflexion sur les moyens de le compenser. Je rappelle à cette assemblée que notre association emploie déjà une secrétaire à plein temps, mise à disposition du Musée, Mlle Leslie Halliez ici présente.
  • Ensuite, sa fréquentation est repartie à la hausse, qu'il s'agisse du public, des scolaires, des jeunes marsouins et bigors en fin de formation ou des chercheurs fréquentant le CHETOM (Le Capitaine Warnant et le Lieutenant Bodart vous en reparleront je pense). En août dernier, nous avons même eu l'honneur de la visite de Louis Sarkozy, le plus jeune fils du Président qui est reparti couvert de cadeaux et s'est acheté le recueil de chants des Troupes de Marine.
  • Les ressources financières que nous recueillons à son profit se maintiennent miraculeusement en dépit d'une conjoncture économique défavorable et malgré l'érosion permanente de celles issues de la carte du marsouin, qui demeurent encore notre principal financement.
  • Ces ressources complémentaires se composent des subventions des villes de Fréjus et Saint-Raphaël, de celle attendue du conseil général du Var qui a décidé de participer à l'équipement de notre salle de conférence, du volume des dons qui ne faiblit pas et de celui des ventes à la boutique qui est en augmentation. Dans ce domaine, le général Tosi m'a confirmé avant-hier que la ville de Fréjus avait décidé de financer deux panneaux de signalisation du Musée, en bord d'autoroute A8, pour une somme qui représente à elle seule une belle subvention.
  • Enfin, ses collections s'enrichissent d'objets exceptionnels comme la collection d'objets d'Indochine offerte par madame Danjoie, le don des fanions de combat du maréchal Leclerc, ou l'achat du buste du général Salan et du fanion du général Dio.
  •  La seule ombre à ce tableau plutôt positif demeure la difficulté que nous éprouvons à faire avancer le projet de 3e extension. Nous nous trouvons en effet placés dans une situation d'incertitude, tiraillés entre la mise en chantier toujours nécessaire d'un projet d'agrandissement initié maintenant depuis quatre ans, ou la perspective d'incorporation à une cité de l'outremer, ensemble plus vaste, qui nous avait été présentée ici même par le père de l'Arme l'an dernier. Dans ce domaine j'attends beaucoup de la réunion du Conseil scientifique qui doit avoir lieu le 22 mars prochain et que cette assemblée avait recommandée l'an dernier, pour fixer des objectifs clairs pour l'avenir.
  • Pour terminer, il suffit de suivre l'actualité récente pour se persuader de l'importance que revêtent les lieux de mémoire comme le nôtre pour le maintien de l'esprit de défense et la transmission aux plus jeunes des valeurs spécifiques de notre Arme et l'héritage de nos anciens.
  • Je me bornerai à citer deux faits récents : le 11 novembre dernier l'UFAC faisait lire devant de nombreux monuments aux morts un message disant que "seule la négociation est en mesure d'éviter ou de résoudre les conflits et s'oppose à tout recours aux armes", et il y a dix jours seulement, notre assemblée nationale a cru bon de faire observer une minute de silence en mémoire de deux jeunes voyageurs assassinés au Niger, alors que le même jour mourait pour la France le SGT Hervé GUINAUD du RICM, 53e mort en Afghanistan dont la disparition n'a provoqué aucune réaction.

Un point reste préoccupant, qui a été largement débattu au dernier congrès de septembre, c'est celui de la désaffection croissante des jeunes et moins jeunes pour nos associations et l'érosion continue de l'effectif des abonnés à la carte du marsouin, car l'avenir de l'AAMTDM en dépend. Je considère que notre musée a lui aussi un rôle à jouer en la matière, ne doit pas hésiter à se remettre en question pour s'adapter, et devrait par exemple faire un effort pour mieux témoigner des opérations auxquelles ont pris part les unités des Troupes de Marine au cours des quarante dernières années. Cela permettrait aux marsouins et bigors d'aujourd'hui de mieux se reconnaître dans cette institution, au moment même où les événements récents montrent bien que les plus jeunes d'entre nous n'ont rien perdu des vertus guerrières qui animaient leurs anciens.

Cette préoccupation amène deux interrogations que j'aimerais voir débattre dans cette assemblée afin d'en tirer des enseignements pour l'avenir et notamment défendre votre point de vue lors de la réunion du conseil scientifique :

  • face à la difficulté actuelle de trouver des financements pour une troisième extension, ne faudrait-il pas plutôt nous contenter d'une réorganisation interne du musée actuel en attendant des jours meilleurs ?
  • comment pouvons-nous compenser l'érosion de nos ressources financières, notamment celles issues de la carte du marsouin ?

En conclusion, je voudrais vous dire en tant que président, que notre oeuvre bénéficie toujours au sein de la communauté Troupes de Marine d'un immense crédit positif. Ce crédit se traduit par de nombreux messages de sympathie reçus tout au long de l'année qui nous encouragent à poursuivre notre action, et des dons en numéraire envoyés autant par les unités d'active que par les anciens. En revanche, nous allons le voir plus loin, nos effectifs et partant nos ressources financières, vont en s'amenuisant."